Newsletter n°31 – Octobre 2023

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Arborisme, 6 mois plus tard

Le 3 mai dernier, nous entamions notre petite révolution en contractant « arbor » et « isme ». Par ce geste nous redéfinissions notre vision du métier d’arboriste grimpeur.

Notre objectif est de faire comprendre notre approche holistique de l’arbre urbain. Depuis sa plantation jusqu’à son remplacement, en passant par diverses analyses. Cela afin de déterminer son état sanitaire ou ses besoins, et divers soins, que ce soit aux racines ou à la couronne.

Vous l’aurez compris, chez Arborisme Leuba, l’arboriste fait autant des soins aux arbres que des analyses.

6 mois plus tard, l’heure est aux premières constatations et au premier bilan. Nous nous réjouissons de voir que le mot arborisme (qui n’existe pas dans le dictionnaire pour le moment) a été extrêmement rapidement adopté. Il a très vite été utilisé, que ce soit par nos clients, nos fournisseurs, nos collègues ou tout autre ami des arbres.

Quant aux freins que nous attentions d’être juge et partie, en réalisant d’abord l’analyse puis les soins, ils se sont peu manifestés et, à notre sens, peuvent être rapidement ôtés.

Pour votre voiture, vous n’avez pas deux garagistes, un responsable du diagnostic et l’autre pour réaliser les réparations. Idem, pour votre animal de compagnie, vous avez probablement un vétérinaire en qui vous avez foi et à qui vous confiez le suivi de votre meilleur ami.

Nous sommes heureux d’observer rétroactivement que notre réflexion, menée en équipe, porte ses fruits. Nous avons abouti à une notion et une image qui définit qui nous sommes. Un groupe de personnes passionnées, qui se lèvent tous les matins depuis 30 ans pour apporter le meilleur aux arbres de notre région.

L’équipe d’Arborisme Leuba vous souhaite un bel automne

ARBORISME

nom féminin, non référencé au dictionnaire, inventé par et pour Arborisme Leuba le 03.05.2023
né de la contraction de deux mots

ARBOR

nom masculin latin
arbre

ISME

suffixe grec ancien
concept, idéologie, manière d’être ou de faire

Cèdre particulier cherche soins particuliers

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Installation d’un trépied afin de soutenir la charpente d’un cèdre remarquable au Parc d’Entremonts à Yverdon

Le Parc d’Entremonts abrite plusieurs arbres remarquables au niveau cantonal, voire fédéral, voire même européen. Les 24 et 25 juillet derniers, nous avons installé 3 mâts et divers câbles afin de soutenir les branches charpentières d’un magnifique cèdre à la forme atypique.

Agé de plus de 150 ans, ce cèdre, victime d’une tempête, a perdu sa cime dans les années 80. Déjà à l’époque, les yverdonnois avaient tenté sa sauvegarde en coupant les parties cassées. Ils avaient également installé une large plaque de cuivre. Cette pratique visait à réduire la propagation du foyer de pourriture qui résulterait inéluctablement d’une large coupe. Suite à cet accident, l’arbre a développé une couronne secondaire. Il a créé de nombreuses nouvelles branches charpentières en chandelles (certaines verticales, d’autres plagiotropes).

C’est en octobre 2020 que notre projet de sauvegarde commence. Analyse visuelle aérienne et tomographies à proximité des insertions viennent confirmer la progression de l’altération du bois. Mais aussi l’affaiblissement du tronc dans la zone d’insertion des branches. La physiologie du sujet est bonne, les perspectives d’avenir les sont également. Alors comment faire pour soutenir ces larges branches sans axe principal et central ?

Mise en place du projet

A la croisée entre connaissance du bâtiment et connaissances du vivant, c’est avec la société d’ingénieurs Bois Initial SA que nous avons étudié les possibilités de soutien. Un mât sous chaque branche, un bât fixé au tronc, puis trois mâts en trépieds, nous envisageons tous les scénarii.

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Un relevé 3D de la couronne (réalisé par Scalen Sàrl) nous permet de connaître les dimensions, les poids propre des branches ainsi que les charges verticales externes exercées par la pluie ou la neige. Cela permet le dimensionnement de notre trépied, de son ancrage, et des câblages.

Le choix se porte sur le trépied. Complètement externe à l’arbre, sans impacter sur les racines (sondage racinaire oblige) et moins impactant visuellement qu’un groupe de 2 pieux sous chaque branche.

Les mâts en mélèze (suisse évidemment) sont confectionnés à Orges (moins de 10 km d’Yverdon). Ils sont soulevés puis déposés au sol au travers de la couronne avec minutie, calme et précision par un des grutiers de la société Matthey-Petit. En 2 jours le tout est installé, nous avons coupé les bois morts et apporté un soin d’extrait fermenté biochar et basalte aux racines.

Nous sommes extrêmement fiers d’avoir pu contribuer à un tel projet. De l’analyse aux mesures de soins et soutien dans le but, comme après la tempête, de voir ce sujet perdurer dans le temps. Nous souhaitons remercier nos partenaires de travail listés plus haut ainsi que la Ville d’Yverdon. Elle est désormais pionnière dans la réalisation de ce type d’ouvrage. Nous espérons que ce projet pourra servir d’exemple à suivre ou à optimiser et que d’autres villes leur emboiteront le pas.

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Recensement des arbres remarquables vaudois

Entrée en vigueur en début d’année, la nouvelle LOI SUR LA PROTECTION DU PATRIMOINE NATUREL ET PAYSAGER, protège les arbres remarquables. De plus, le canton subventionne les analyses et les soins.

Alors que tous les arbres seront davantage protégés, les arbres d’importance cantonale bénéficient d’une attention toute particulière. Ils sont considérés dès lors (enfin !) comme faisant partie de notre patrimoine, ces vénérables sujets sont davantage surveillés. Un peu à la manière d’un bâtiment inscrit au patrimoine, mais vivant !

Subventions

Que ce soit pour les privés ou les collectivités, cette participation cantonale aux frais d’analyse et de soins est une aubaine. En effet, ces grands arbres représentent une certaine charge de travail et donc des coûts certains. Dans les faits, les montants des subventions sont :

  • Le 100% des coûts de l’étude préalable requise (VTA, tomographie, résistographie), mais au maximum 1’500 fr.
  • Le 50% des travaux liés à des mesures spéciales (haubanage, amélioration des conditions du sol, taille sécuritaire, etc)

Cela représente un joli coup de pouce permettant au propriétaire d’être au plus près des besoins de son arbre.

Ces arbres remarquables forment le patrimoine arboré d’aujourd’hui de notre canton.

Leurs plantations datent souvent des siècles passés. Propriétaires actuels de la parcelle, nous ne sommes que locataire temporaire pouvant profiter de leurs bienfaits. D’autres les ont plantés et vu grandir avant nous, et bon nombre les verront bien après notre mort. Il est de notre devoir de les entretenir de la meilleure des façons afin de les faire perdurer.

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