ARCHI ou la méthode au service de l’évaluation de la vitalité des arbres par l’observation de l’architecture
Lors de la réalisation d’un diagnostic, l’arboriste peut voire doit, se baser sur des méthodes de travail établies et permettant d’aboutir à une conclusion la plus impartiale possible et contenant le minimum d’interprétation.
Il existe de nombreuses méthodes d’analyses dans le monde arboricole. Vous en avez sans doute vu passer certaines dans nos sources, lors de nos rapports. Citons ici les plus connues comme VTA (Claus Mattheck) SIA (Lothard Wessolly), DIA (William Moore), Quantify Tree Risk Assessment … et ARCHI de Christophe Drénou.
Définition : La méthode ARCHI
L’arboriste formé à la méthode et à l’utilisation de sa clé sera à même de définir la vitalité de l’arbre. L’arbre examiné passe au travers d’une suite de diverses questions dans le but d’aboutir d’une part à un stade de développement ainsi qu’à un état.
Stade de développement
Pendant de nombreuses années, diverses études ont démontré que l’âge chronologique d’un arbre avait peu d’importance et que l’arbre évoluait au travers de divers stades de développement. Aujourd’hui, Christophe Drénou propose de synthétiser la vie de l’arbre en 4 stades : jeune, adulte, mature, sénescent. Il pouvait y avoir jusqu’à 10 stades dans des versions précédentes (P. Rimbault & AL). Ces stades ont des temporalités très variables et très différentes selon de nombreux critères.
Un veille adage anglais dit qu’il faut 300 ans à un chêne pour grandir, 300 ans pour rester et encore 300 ans pour mourir. Si, très schématiquement, et en moyenne, nous devions étaler les stades dans une notion de temporalité, le graphique ressemblerait probablement à quelque chose comme cela :
Autre modification, M. Drénou propose d’arrêter de compter les fourches, élément qui permettait jusqu’alors d’établir le stade de développement. Ce sont davantage les modifications morphologiques qui permettent de définir le stade comme le modèle de ramification dans la partie sommitale du houppier.
éTAT
Les états de vitalité (comprenez ici une synthèse entre vigueur et état physiologique) sont listés et défini comme suit par l’auteur :
Sain : arbre à l’architecture conforme au stade de développement exprimé.
Stressé : arbre dont l’architecture s’écarte de la norme sans que l’on puisse se prononcer sur son avenir.
Résiliant : arbre dont l’architecture présente une dynamique de retour à la normale après avoir connu des contraintes
Repli : arbre à l’architecture compartimenté, le haut dépérissant et le bas continuant à se développer normalement sans produire de suppléants.
Dépérissement irréversible : arbre dont l’architecture dégradée a atteint un point de non-retour à la normale. La durée de vie dépend de l’évolution des conditions environnementales.
Cette méthode et sa clé permettent d’aboutir à ce stade et cet état sans subjectivité et c’est souvent ce qui nous manque, à nous êtres humains, faits de ressentis, de croyances ou d’émotions. L’observation du comportement de la partie supérieure de l’arbre et notamment les dernières pousses annuelles permettent d’établir l’état ainsi que le stade de l’arbre.
Les 5 principes de la méthode ARCHI
Nous allons rapidement ajouter cette méthode à nos outils d’analyse. Et c’est dans une quête d’être au plus proche de la vraie réalité de l’état de l’arbre (et pas notre réalité perçue) que nous avons suivi cette formation.
Comme toutes méthode, celle-ci présente forcément différentes limites :
Par mauvais temps, ne permettant pas l’observation du houppier, la méthode n’est pas possible. La méthode ne renseigne pas sur les causes d’un état. D’autres méthodes ou outils seront alors nécessaires. Enfin, cette méthode ne traite « que » la vitalité de l’arbre. L’état mécanique et notamment la capacité d’adaptation de l’arbre sont extrêmement importants dans le diagnostic.
Voilà pourquoi chez Arborisme Leuba, nous ne cesserons pas l’utilisation de diverses méthodes afin d’aboutir à la conclusion et surtout à la recommandation la plus précise.
Jonathan Leuba