Canicule et sécheresse, pensez à vos arbres

Malheureusement, la problématique de la sécheresse est plus complexe et ne s’arrête pas là. Une fois déshydraté, l’arbre subit un stress plus ou moins important. Stressé, il devient vulnérable !

Tout un tas de parasites et ravageurs entrainent le dépérissement de la couronne, le brunissement des feuilles ou aiguilles et finalement la chute prématurée de la masse foliaire. Les arbres essaient tant bien que mal de s’adapter, mais il faut le dire : les temps sont durs et l’évolution entrainée par l’activité humaine est trop rapide pour nos amis les arbres.

Les solutions existent. Des soins peuvent être apportés afin d’accompagner les grands végétaux dans cette lutte pour la vie. Mais comme toujours, les meilleurs remèdes sont la connaissance et l’adaptation. Le 1er pas vers une amélioration se trouve, comme souvent, dans la réflexion :

  1. Quel comportement adopter et quelle attention porter à un arbre existant ?
  2. Quelles sont les perspectives d’avenir ? Quel arbre « indigène » planter en adéquation avec les conditions climatiques de demain ?


Le bon arrosage lors des sécheresses

Une attention particulière et des arrosages doivent être donnés à certains arbres, notamment :

  • Les jeunes arbres plantés depuis moins de 4 ans
  • Les arbres ayant vu leur volume de racines diminuer, par des travaux de terrassement ou autres modifications du sol
  • Les vieux arbres étant déjà dans une phase de sénescence
  • Certaines essences souffrant facilement du manque d’eau et de la chaleur. Exemples : bouleaux, saules, tulipiers, certains érables, peupliers, sorbiers, faux-cyprès, métaséquoias, séquoias, thuyas ; cette liste est non-exhaustive…

Les fortes chaleurs et les sècheresses peuvent être des problèmes importants pour certains arbres. 

Leuba Blog Article Canicule Secheresse Arbres 02

La nécessité d’arroser des arbres d’ornement dépend de plusieurs paramètres

L’essence

Certains arbres sont mieux adaptés que d’autres aux conditions de sécheresse et au manque de précipitations. Les essences originaires des zones méditerranéennes ont dû développer une résistance naturelle aux périodes sèches. Une fois installées, de telles essences ne nécessiteront peu d’arrosage particulier.

 A l’opposé, les arbres ayant leurs origines dans des régions à forte pluviosité́, ou poussant à l’état naturel dans des zones humides, peuvent souffrir fortement des périodes de sécheresse et de chaleur. C’est le cas de nombreux grands conifères originaires d’Amérique du Nord comme le faux- cyprès, le séquoia et d’autres. Les peupliers, les saules, les aulnes et toute plante poussant dans les zones originairement humides vont naturellement souffrir. C’est également le cas des arbres venant des régions nordiques comme les bouleaux, épicéas, sapins et hêtres qui souffrent beaucoup des fortes chaleurs.

Les conditions du sol

Tous les sols ne présentent pas les mêmes caractéristiques et cela aura également un impact sur la quantité d’humidité présente dans le sol ainsi que sur la capacité d’absorption et rétention d’eau. Un sol léger s’assèchera plus rapidement qu’un sol riche en argile. La couverture du sol joue également un grand rôle d’isolant et anti transpirant. Un sol nu ou engazonné sera soumis à une forte évaporation, alors que protégé par une couche de plantes tapissantes, ou une couche d’humus/tapis forestier, et le monitoring des arrosages, il restera humide. Certains arbres urbains peuvent également bénéficier d’écoulement d’eaux souterrains (nappe phréatique, source naturelle) ou en zone urbaine, des canalisations présentant des défauts, permettent aux racines de s’infiltrer.

Le stade de développement des arbres

Les jeunes arbres, après plantation, doivent faire l’objet d’arrosages suivis durant 2 à 3 ans. Par la suite, en fonction des spécificités de l’essence, du sol et des conditions météo, les arrosages peuvent être espacés, voire arrêtés.

Les arbres adultes sensibles à la sécheresse devraient faire l’objet d’arrosages.

CONSEIL:

Il vaut mieux arroser de façon plus espacée, tous les 4-5 jours par exemple, mais longtemps et donc en profondeur, plutôt que fréquemment et superficiellement. Des recherches ont été menées concernant les quantités d’eau absorbées par un arbre adulte moyen en milieu idéal. Les résultats sont impressionnants, ils vont de 40 à 340 litres par jour suivant les essences. Un tulipier, grand consommateur d’eau, avec un tronc de 45 cm de diamètre, absorbera jusqu’à 340 litres d’eau par jour. A l’inverse, un chêne blanc de 48 cm de diamètre, n’aura besoin « que » de 90 litres quotidiens.

Les vieux arbres sont également sensibles aux périodes de sécheresse, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Leur système racinaire est plus superficiel, il est donc plus sujet aux fortes variations. Souvenez-vous, le 80% des racines se trouve en moyenne dans les premiers 80 cm de sol.

Cas particuliers

Les arbres d’ornement sont fréquemment soumis à des modifications de leur espace racinaire. Modification du jardin, creuse pour la pose d’une canalisation, création d’une place de parc etc. Tous les travaux réalisés dans la zone racinaire de l’arbre vont occasionner des pertes de la faculté d’approvisionnement des racines en eau et en sels minéraux. Ces pertes doivent être compensées par des arrosages copieux et par l’amélioration des conditions du sol dans la zone restée intacte.

Conséquences liées aux sécheresses

Dans nos régions, dès le mois de juillet, certains arbres montrent clairement leur manque d’eau. Feuillage terne et recroquevillé, de petite taille, pousses annuelles très faibles et chute prématurée d’une partie du feuillage sont les symptômes.

Conséquences directes

Souvent l’effet des périodes de sécheresse est peu spectaculaire. L’arbre est affaibli, il manque de vigueur et ne parvient plus à fonctionner de façon correcte. Il doit alors puiser dans ses réserves pour continuer son processus de photosynthèse. 

Leuba Blog Article Canicule Secheresse Arbres 03

Conséquences indirectes

L’arbre s’affaiblit petit à petit ; il devient ainsi plus vulnérable à l’attaque de certains parasites. Et presque chaque essence a son parasite de faiblesse de prédilection. La liste est effarante et ne cesse de croitre.

Prenons pour exemple le séquoia géant, (Sequoiadendron gigantea), attaqué par Botryosphaeria dothidea. Ce champignon est plus actif après les périodes de sécheresse. Ou le pin noir, (Pinus nigra), attaqué par Sphaeropsis sapinea. D’autre agents pathogènes peuvent être mentionnés ici comme la suie de l’érable, le flétrissement du frêne, le chancre coloré du platane, l’ustuline brulée ou l’armillaire couleur de miel.

Il est fréquent que l’arbre résiste un certain temps et que les symptômes n’apparaissent que plusieurs années plus tard, le pathogène étant déjà fortement installé dans l’arbre atteint. Il est alors souvent trop tard pour intervenir et le dépérissement total de l’arbre est parfois irréversible.

Méthode d’arrosage

Il est important de procéder à des arrosages en profondeur. Le système « goutte à goutte » est particulièrement bien adapté. Il faut prévoir d’humidifier la surface la plus grande possible, au minimum jusqu’à la limite de l’aplomb de la couronne.

Lors de jeunes plantations, des tuyaux d’irrigation perforés peuvent être installés autour de la motte, permettant ainsi d’arroser directement la motte dans son ensemble. Une autre solution est la pose de sacs poreux autour de la base de jeunes arbres. Il suffit de remplir ce sac allant de 50 à 100 litres suivant les modèles, puis l’eau se diffusera dans le sol petit à petit depuis la base du sac, hydratant le sol en profondeur (exemple le Treegator®).

Attention, lors de l’installation d’arrosage automatique, la creuse des fouilles pour installer les tuyaux peut provoquer les nuisances décrites plus haut et ces dernières sont trop souvent minimisées par les installateurs. Il est conseillé de demander l’avis d’un arboriste afin de trouver les solutions qui ne mettent pas en danger la santé des arbres.

L’arbre possède 3 mécanismes de défense face à un manque d’eau

  • L’arbre utilise les extrémités de ses racines pour pomper l’eau (tout comme les nutriments) présents dans le sol. Plus les conditions du sol seront adéquates, plus il aura d’eau à disposition. Cet enracinement est plus ou moins profond selon les essences, de manière générale les racines se trouvent dans les 80 premiers centimètres.
  • Les feuilles transpirent en continu lors des échanges gazeux. En cas de forte chaleur, les stomates responsables de cette transpiration vont se fermer et ainsi diminuer la perte d’eau. La photosynthèse s’arrête et la croissance de l’arbre s’immobilise. L’arbre peut interrompre ces processus quelques temps mais pas sur une période prolongée. Certaines essences comme le tilleul auront même tendance à faire pivoter leurs feuilles afin de réduire les pertes d’eau.
  • Le dernier mécanisme de défense, en cas de coup extrême, est l’autosuppression de la masse foliaire. L’arbre va condamner ses feuilles les plus anciennes afin de limiter de façon drastique la transpiration et les dépenses énergétiques. Dans le même temps, il va procéder à un stockage de ses sucres en prévision de la recréation de ses feuilles perdues.


Si cet été, vous observez ne serait-ce qu’un seul de ces symptômes, nous vous recommandons d’arroser votre arbre. D’accord mais comment ? Combien ? Et à quelle fréquence ? La réponse à ces 3 questions va varier selon l’essence, la situation, l’exposition et les évènements climatiques traversés. Mais de manière générale :

CONSEIL:

Arroser abondement le sol à l’aplomb de la couronne (pas uniquement le bas du tronc). Laisser le jet couler à petit débit pendant 2 à 3 heures. Répéter cet apport tous les 3 à 4 jours. Suivez l’évolution de l’arbre et contrôlez régulièrement l’humidité du sol.

Leuba Blog Article Canicule Secheresse Arbres 07

L’installation d’un arrosage automatique peut s’avérer être une excellente alternative. Pratique, il irrigue le sol de façon lente et douce sur des périodes programmées et une surface désirée et en corrélation avec les besoins de l’arbre.

En étroit partenariat avec la pépinière Baudat  nous avons établi une liste (non exhaustive) d’essences indigènes ou en devenir, résistant aux changements qui s’opèrent. 

De plus, nous restons à votre disposition pour tout conseil.

Opter pour ce genre de végétaux, c’est donner sa chance a un arbre. Un chêne peut vivre +500 ans, qui sait ce que l’avenir climatique lui réserve… ?

Vous souhaitez connaître l’état sanitaire de votre arbre ?
Cliquez ici

Vous pourriez aussi aimer